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Jeanne poète écrivaine engagée par acoupdelles

Les livres de Jeanne sont intenses, laissent des traces émouvantes indélibiles.

Méfiez-vous des livres qu’on ouvre
Un livre est plus qu’on ne pense. Mary Poppins

Me voici partie à la recherche de Jeanne dans la bibliothèque éparpillée de ma maison.
Ses livres sont minces , ils se cachent discrètement entre certains mastodontes de la littérature.
Pourtant… Les livres de Jeanne sont d’une telle intensité qu’ils laissent des traces émouvantes indélébiles.
Comme ses livres, Jeanne est une femme discrète, calme, posée et terriblement décidée à faire entendre
sa voix en mode poésie.

Coup de cœur

Pas assez pour faire une femme

Un roman court, comme je les aime, dense, pudique et sensuel.
Nous voici propulsées dans les années 70 après le tsunami mai 68.
Les femmes commencent à donner de la voix, exigent, réclament et obtiennent une part d’indépendance.
Un bouleversement qui fait encore trembler nos murs.
L’héroïne
Judith, c’est vous, c’est moi.
Une jeune femme à peine sortie de l’adolescence.
Elle tombe amoureuse, très vite, très fort.
Judith découvre la liberté, hors du cocon familial à la morale stricte appliquée aux filles de sa génération.
Le ménage, formation obligatoire, fleuron de la condition féminine la rebute.
Elle lui préfère les livres, les débats politiques, les ébats amoureux.
Par amour sur un air de Janis*.

Alain, de trois ans son aîné, est un brillant orateur, auréolé de son
passage durant les événements de mai 68.
Il est là, intense, présent et lui fait prendre conscience de son corps.
« J’ai grandi seule. Dans ma tête. J’ai oublié mon corps. »
Elle pense, elle écrit, elle parle et fort bien.
Son moteur, l’Amour, la fait entrer de plein pied dans le monde de la littérature :
« Nous sommes tous deux devant les livres et nous cherchons notre
liberté. Ensemble.
Il y a dans la vie des moments où tout se rassemble à l’intérieur.
On est entier comme jamais. »
En politique, elle franchit les obstacles venus de l’enfance et parle devant la foule assemblée.
Elle se révèle une brillante oratrice percutante et passionnée.
Elle n’a de cesse de « déplacer des montagnes à l’intérieur de soi. »
Des instants exaltés sur un air de Janis Joplin, style country.
Me and Bobby Mc Gee

Affronter ses peurs et comprendre

« J’aime les petites peurs. Les petites peurs ça aide à remiser les grandes. »
Pour grandir, il lui faut comprendre sa mère voleuse de poulets pour comprendre toutes les femmes.
Pour s’épanouir, il lui faut affronter l’autorité paternelle :
« J’étais rivée à ma chaise. Par quoi ? C’est ça l’autorité paternelle ?
Eh bien, il pouvait être content. Il avait fait de moi une pierre.
Une pierre incandescente à l’intérieur. »

Pour rayonner, il lui faut chercher encore

« Le monde on a le droit de le réfléchir, le droit et même le devoir de désirer qu’il soit plus juste. »
Un peu de son histoire
Jeanne est née le 12 juillet 1952, en Algérie.
Les conditions de vie se dégradent, la vie des membres de la famille est menacée.
C’est le départ pour l’exil en France, Jeanne a 5 ans.
Le père algérien, la mère italienne, quatre filles et un garçon s’installent à la Rochelle.
Jeanne apprend le froid, le gris, les pulls et la vie enfermée à l’intérieur des maisons.

Après de brillantes études, Jeanne devient professeure de lettres.

Entrée en écriture

Elle écrit en français et tire son inspiration de sa triple origine algérienne, italienne et française.
L’écriture est son arme, sa force.
Comme les personnages de ses romans, elle connaît une éducation limitante : celle qui est réservée aux filles de la maison, gardiennes de la tradition familiale.
Elle commence par des poésies, nous sommes en 1987.
Une première parution « Naissance de l’oubli« .
Elle ne s’arrête plus.
Elle obtient le prix Unicef en 2001 pour son roman « Les demeurées » mon premier coup de cœur.
« Les mains libres » paraît en 2004, un roman sur la rencontre de deux parias qui vont tisser des liens d’une incroyable intensité.
« Présent ? » paru en 2006 se déroule dans le monde scolaire.
Il nous mène au cœur du questionnement de l’enseignant en banlieue.
« Le Ramadan de la parole« , un petit livre paru aux éditions Actes Sud Junior en 2007.
Il chante la libération de la parole et du corps.
À bas corset et bas de soie, adieu pieds bandés à la japonaise.
Imprimé en gros caractères, il favorise la lecture à voix haute.

Elle rencontre un large public avec « Les insurrections singulières » en 2011.
Le petit dernier vient d’arriver, je ne l’ai pas encore lu.
Lutte et rébellion à l’usine, je vais suivre avec passion les aventures d’Antoine.

Photo prise par Murielle Szac à étonnants voyageurs

Aujourd’hui, Jeanne se consacre à l’écriture et mène des ateliers.
Elle est actuellement directrice aux éditions Thierry Magnier et chez Actes Sud-Junior.
* Retrouvez également Gisèle féministe et avocate irréductible
Une autre femme à découvrir, engagée elle aussi pour la défense des droits au féminin pluriel.

Autobiographie

Je ne vous dévoilerai pas plus de Jeanne.
Je vous invite à la découvrir dans son roman autobiographique,  » Ça t’apprendra à vivre « .
De l’émotion à chaque page.
Un roman incisif d’une force et d’une délicatesse incroyables.
Des questionnements avant l’exil :
« Est-ce que nous serons toujours des à moitié, des demi ? Quand serons-nous entiers ? »
« mais on a peur de quoi, toujours, dans cette famille ? De quoi ? Pourquoi on part ?
Je m’arrête là ou je recopie chaque phrase, chaque mot tant ils font mouche.
Jeanne est une séductrice, elle séduit ses amies par ses contes, elle séduit sa mère par ses mots.
Ce roman a été porté à la scène en 2006 par la compagnie « La Poursuite ».
Une merveille que je vous conseille chaleureusement.

Lisez les romans de Jeanne Benameur, toutes catégories confondues
Ne faîtes pas la différence entre ses livres pour la jeunesse et ses romans.
Ils portent tous en eux le thème de la femme jeune ou moins jeune dépassant les limites imposées par notre société.
Ne vous fiez pas non plus à la sélection faite par les éditeurs.
Tous ses ouvrages ouvrent les portes de l’esprit en beauté.
Jeanne nous y encourage.
« On ne passe pas d’un texte à l’autre, c’est un maillage…Des rencontres sont les déclencheurs. »
« La reconnaissance ça compte pour chaque être humain. »

Vivre en poésie

C’est un choix, une ligne de conduite.
C’est le refus du médiocre, du laid.
Vivre en poésie emplit votre cœur de joie et votre âme de beauté.
Lire un roman de Jeanne Benameur c’est faire ce choix.

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Clem

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